Krys Jacou - Espace Bocaud
Virginie R.
Le glaucome est une affection des yeux insidieuse et indolore qui concerne principalement les personnes de plus de 40 ans. Cette pathologie entraîne une destruction lente et irréversible du nerf optique pouvant aboutir à la perte totale de la vue. Le principal facteur de risque de glaucome est l’élévation de la pression intraoculaire. En France, si on estime qu’environ 800 000 personnes sont traitées pour un glaucome, le même nombre en seraient atteintes sans le savoir ! Aussi, au-delà de la prévention pour favoriser le dépistage précoce, le glaucome fait l’objet de nombreuses recherches. Reportage à l’Institut de la Vision et à l’Hôpital des Quinze-Vingts à Paris.
Mieux comprendre le glaucome >
L’équipe dirigée à l’Institut de la Vision par le Pr Christophe Baudouin avec M. Stéphane Melik-Parsadaniantz a permis, grâce à plus de 10 ans de travaux scientifiques et de pugnacité au plus haut niveau international, l’amélioration des traitements du glaucome et la mise au point de collyres sans conservateurs toxiques, plus sûrs et mieux tolérés par les patients. Aujourd’hui, plusieurs équipes se penchent sur le traitement du glaucome, avec de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouvelles méthodes d’évaluation des conséquences de la maladie pour la vie quotidienne des patients.
Le glaucome est une maladie qui détruit progressivement le nerf optique. L’objectif actuel des traitements du glaucome est de ralentir la progression de la maladie en abaissant la pression intraoculaire. Les travaux actuels de l’équipe du Professeur Baudouin et du docteur Melik-Parsadaniantz portent sur les chimiokines, une famille de petites molécules dont elle a pu démontrer le rôle majeur dans l’attraction des cellules inflammatoires au niveau de la surface de l’oeil. Ces médiateurs sont également impliqués dans la dégénérescence du filtre trabéculaire (qui contrôle la pression intraoculaire) mais aussi dans la dégénérescence du nerf optique. L’objectif de ces travaux est donc de pouvoir agir directement sur les chimiokines afin de diminuer la pression intraoculaire mais aussi protéger plus directement le nerf optique. Il s’agit ici d’une nouvelle piste thérapeutique très sérieuse qui, espérons-le, pourrait aboutir à une nouvelle famille de médicaments.
Par ailleurs, l’équipe du Professeur Baudouin s’investit dans un programme de recherche portant sur la thérapie cellulaire, qui constitue une piste très prometteuse dans le traitement des maladies de la vision et le glaucome en particulier. Pour ce dernier, l’objectif serait, grâce à l’utilisation de cellules souches, de réparer le filtre trabéculaire qui contrôle la pression intraoculaire. Les premiers résultats de cet axe de recherche sont très encourageants, ils devraient déboucher dans un avenir proche, souhaitons-le, sur des thérapies cellulaires ciblées.
En parallèle, l’équipe dirigée par Serge Picaud travaille sur les mécanismes impliqués dans la mort des cellules ganglionnaires de la rétine, dont la disparition cause l’atrophie du nerf optique et la perte visuelle dans le glaucome. Ces cellules, qui constituent le nerf optique, communiquent en effet l’information visuelle au cerveau. Ces travaux ont révélé les effets bénéfiques de la taurine, une petite molécule contenue dans notre alimentation (coquillage, poisson, viande, les laitages, etc.) : elle prévient la dégénérescence des cellules ganglionnaires de la rétine, que ce soit dans les modèles animaux du glaucome ou dans les modèles cellulaires (Froger et al., 2012, PlosOne).
Le glaucome peut être responsable d’une atteinte progressive et irréversible de la fonction visuelle. Malheureusement, les outils utilisés par les ophtalmologistes reflètent mal les difficultés des patients à réaliser des actes simples de la vie quotidienne.
Le Professeur Labbé et le Professeur Baudouin, grâce à des environnements virtuels uniques comme la rue artificielle (StreetLab), développent de nouveaux outils afin de mieux comprendre les effets du glaucome dans des situations concrètes de la vie quotidienne. Ils espèrent ainsi proposer rapidement des moyens de rééducation et des stratégies de compensation adaptés aux besoins spécifiques des patients glaucomateux.
Rédaction scientifique validée par l’Institut de la Vision. Avec tous nos remerciements.
Pour aider la recherche : rendez-vous sur leur site www.institut-vision.org
Le nombre d’étude sur les cellules souches a fortement augmenté ces dernières années et offre de nouvelles perspectives pour la médecine.
Si le temps de la recherche paraît souvent très long, et tout particulièrement pour les patients atteints de pathologies ne disposant d'aucun traitement, la recherche sur les maladies de la vision avance pourtant à vive allure.
Virginie R.
Marion V
Elisabeth G
Anne-Laure P