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Marion V
La cataracte est une affection visuelle particulièrement courante et très bien prise en charge dans les pays dits industrialisés. En France, on dénombre en moyenne près de 900 000 opérations de la cataracte par an* : il s'agit de la chirurgie la plus pratiquée dans l'Hexagone. Ses causes, ses symptômes, son traitement... 10 questions pour mieux comprendre les caractéristiques de la cataracte.
Rédaction réalisée avec l'aimable participation du Dr Barbara Ameline-Chalumeau, ophtalmologiste à la Clinique de la Vision, praticien hospitalier au CHNO des Quinze-Vingts à Paris.
La cataracte est une affection visuelle qui consiste en la perte progressive de transparence du cristallin, la lentille optique naturelle de l'œil située en arrière de l'iris. Le cristallin permet notamment aux rayons lumineux de se focaliser sur la rétine. Il est également en charge de l'accommodation, c'est-à-dire d'assurer la mise au point pour voir de près comme de loin.
La cataracte est un phénomène naturel inéluctable, lié à l’accumulation de facteurs oxydants tout au long de la vie. Sa prévalence augmente donc fortement avec l'âge : après 69 ans, elle passe de 5,3 % à 25,8 % chez les hommes de plus de 80 ans, et à 30,9 % chez les femmes octogénaires**. Elle est en constante augmentation dans les pays développés en raison de l’allongement de l’espérance de vie. En France, l'âge moyen pour l'opération de la cataracte est de 73 ans. La cataracte peut également être congénitale chez l'enfant, c'est-à-dire apparaître dès la naissance ou les premières années de la vie. Dans les pays développés, l'incidence de la cataracte congénitale varie de 1 à 4 cas pour 10 000 naissances***. D'autres causes peuvent entraîner une cataracte précoce : un traumatisme oculaire par exemple qui viendrait accélérer le phénomène de vieillissement du cristallin ou encore certaines maladies métaboliques, comme le diabète notamment.
Les myopes forts développent des cataractes plus précocement. La prise de certains médicaments, comme la cortisone à très haute dose par exemple, peuvent avoir une incidence néfaste sur la transparence du cristallin. On sait également que les rayonnements lumineux ultraviolets sont un facteur d'accélération de la cataracte sénile. L'étude française Pola, menée dans l'Hérault, a démontré que le risque de développer une cataracte précoce était trois fois plus important pour les personnes vivant dans les régions les plus ensoleillées. De nombreuses études se penchent également sur les facteurs alimentaires mais rien, à ce jour, n'a été prouvé. Il a en revanche été attesté que le tabac accélérait le vieillissement du cristallin.
Les signes de la cataracte sont une baisse de vision, souvent en vision de loin et plus tardivement en vision de près, des éblouissements à la lumière vive, une mauvaise tolérance de la lumière, en particulier le soir, une myopisation, l'impression d'une vision voilée, mais très rarement une vision double. La cataracte modifie également la perception des couleurs, avec une perte de vivacité de la couleur bleue notamment. Cette baisse d'acuité visuelle étant très lente et progressive, le cerveau s'adapte et l'on ne s'en rend pas compte immédiatement.
Il existe en effet quelques moyens de prévention pour la retarder comme ne pas trop s'exposer au soleil, ne pas fumer, bien équilibrer son diabète... Les vertus des collyres ou autres compléments alimentaires n'ont pas à ce jour été démontrées.
Le traitement actuel de la cataracte est exclusivement chirurgical. Avec près de 900 000 opérations par an, elle est la chirurgie la plus pratiquée en France. La question de l'opération se pose lorsque la cataracte altère la qualité de vue, la qualité de vie et donc nécessite une prise en charge. Pendant longtemps, les ophtalmologistes n'opéraient pas lorsque l'acuité visuelle était au-dessus de 5/10e. Or, en raison des énormes progrès réalisés dans les procédures chirurgicales et surtout de la sécurisation de cette opération, l'intervention est aujourd'hui possible dès lors qu'elle impacte les activités habituelles de chacun comme la lecture, la conduite, le travail, etc. En plus des appareils permettant d'évaluer objectivement la diffraction de la lumière, le dialogue avec les patients permet de mieux en comprendre la portée sur la vie au quotidien.
L'opération de la cataracte est réalisée sous anesthésie dite topique, c'est-à-dire purement au contact de l'œil, par le biais de gouttes ou de gel. Cela permet ainsi d'opérer les patients dont l'âge est avancé, il n'y a pas de limite d'âge. S'il n'existe donc pas de contre-indication, il peut en revanche y avoir des priorités par rapport à d'autres pathologies oculaires associées. En présence d'un glaucome, d'une DMLA, d'une rétinopathie diabétique..., il importe de hiérarchiser au mieux les traitements. Lorsque la cataracte empêche de voir la rétine dans le cadre d'une pathologie maculaire, l'opération est indispensable pour mieux soigner la maladie en question. En présence d'un glaucome, l'opération de la cataracte peut en revanche avoir un caractère aggravant. L'ordre pour la prise en charge de la cataracte peut donc en être modifié. Les pathologies oculaires associées vont également avoir un impact direct sur le choix de l'implant.
L’opération vise à retirer le noyau opacifié du cristallin puis à le remplacer par un cristallin artificiel, c'est-à-dire un implant intraoculaire. La chirurgie de la cataracte est également dite réfractive lorsqu'elle permet de corriger en même temps d'autres troubles visuels associés comme la myopie, l'hypermétropie, la presbytie et l'astigmatisme.
Le degré de précision actuel des implants est colossal, la vitesse de récupération également. Dans plus de 90 % des cas, l’opération permet une excellente récupération fonctionnelle. Les complications de l'intervention sont très rares mais il n'y a pas de chirurgie sans risque. En revanche, plus le défaut de vision est important, plus le taux de défaut visuel résiduel augmente. Les résultats peuvent également être compromis en cas de pathologie associée comme la DMLA ou le glaucome.
La cataracte, sauf exception, n'est jamais une urgence. L'évolution étant très lente, il est possible d'attendre une voire plusieurs années avant d'être opéré. La décision d'opérer dépend une fois encore de l'impact sur la qualité de vue et de vie.
*En raison de la crise sanitaire, seules 735 000 opérations de la cataracte ont été réalisées en 2020, soit 20% de moins qu'en 2019, selon le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof).
**CP Haute Autorité de santé, Chirurgie de la cataracte : l’anesthésie locale avec ou sans sédation indiquée en 1ère intention, juin 2020.
***Rapport de la Société française d'ophtalmologie 2017, l'ophtalmologie pédiatrique.
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Marion V
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