Les délais de rendez-vous en ophtalmologie s’améliorent encore en 2024

Réalisée du 30 mai au 14 juin 2024, l’enquête annuelle sur les délais de rendez-vous en ophtalmologie confirme la tendance favorable enregistrée depuis cinq ans. Cette année encore, le délai médian d’obtention d’un rendez-vous, par téléphone ou internet, pour un nouveau patient, poursuit sa baisse.

Désormais, il faut en moyenne 19 jours pour obtenir un rendez-vous non urgent destiné à un contrôle périodique. Dans le détail, pour les prises de rendez-vous assurées uniquement par téléphone le délai médian est ramené à 21 jours, alors qu’il était encore de 43 jours en 2019, tandis qu’il tombe à 17 jours pour les rendez-vous pris sur internet.

Lorsque la prise de rendez-vous concerne un cas plus urgent, avec l’apparition de nouveaux symptômes, l’amélioration des délais d’obtention est également significative. Le délai médian passe alors en moyenne de 10 jours en 2019 à 5 jours en 2024.
 

L'amélioration des délais d'obtention d'un RDV ophtalmo est une dynamique quasi générale dans l’Hexagone

La dynamique enregistrée au niveau national pour les rendez-vous non urgents se traduit dans la quasi-totalité des régions et notamment dans celles qui affichaient les délais les plus longs en 2019. Deux exceptions à la règle : les Pays de la Loire et la Bourgogne-Franche-Comté, dont les délais se dégradent respectivement de + 24 jours et + 13 jours. Avec seulement 12 jours d’attente, c’est la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur qui affiche la meilleure performance, tandis que les Pays de la Loire ferment la marche avec 82 jours. 

Le constat est à peu près identique pour les rendez-vous pris en urgence suite à l’apparition de nouveaux symptômes visuels. Seules les régions Nord-Pas-de-Calais et Auvergne-Rhône-Alpes enregistrent une très légère augmentation, le délai médian passant respectivement de 5 à 6 jours et de 6 à 7 jours. Seul bémol dans cette analyse positive, la situation se dégrade plus nettement en Corse, où le délai médian augmente de 5 jours, pour s’établir à 9 jours.
 

Les communes rurales et les petites unités urbaines restent à la traine

Cependant, bien que l’amélioration soit notable quelle que soit la taille des communes concernées, l’enquête met en évidence le déséquilibre qui persiste entre les grandes agglomérations et les villes de moins de 20 000 habitants. Alors que le délai médian s’affiche à 10 jours dans l’agglomération parisienne pour un rendez-vous non urgent, il est encore de 52 jours dans une commune de moins de 20 000 habitants, de 42 jours pour les villes de 20 000 à 100 000 habitants et de 22 jours pour les unités urbaines de plus de 100 000 habitants.

L’écart continue d’ailleurs de se creuser, puisque le délai médian pour un rendez-vous non urgent diminue de 36 % dans les communes rurales ou urbaines de moins de 20 000 habitants, alors qu’il recule de plus de 50 % partout ailleurs.
 

Délais pour obtenir un RDV avec un ophtalmologiste : des facteurs d’amélioration multiples

« Cette année, 60 % des RDV sont obtenus en moins de 30 jours », souligne le docteur Vincent Dedes, Président du Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF). Un score très encourageant, qui s’explique notamment, selon lui, par la dynamique retrouvée des installations de nouveaux ophtalmologistes. « Elle a même dépassé le nombre de départs en retraite », précise-t-il, assurant que cette stabilisation démographique a permis de répondre à l’augmentation de la demande de soins.

« L’ophtalmologie est l’une des rares spécialités à avoir réussi à répondre à la hausse de la demande de soins, le volume d’actes ayant augmenté de 3,7 % en un an », ajoute Vincent Dedes, en s’appuyant sur une étude de l’ISPL (Institut Statistique des Professionnels de Santé Libéraux).

Le développement du travail aidé, qui concerne désormais 85 % des ophtalmologistes et qu’il convient d’encourager, tout comme le développement des sites multiples et la mise en place d’équipes de soins spécialisées en ophtalmologie, ont également contribué à cette dynamique. Pour franchir de nouveaux paliers dans les prochaines années, le président du SNOF appelle les pouvoirs publics « à légiférer en faveur d’une meilleure lisibilité du parcours de soins visuels et à soutenir le développement du travail aidé, en clarifiant le rôle de chaque acteur : orthoptiste, opticien, infirmier, assistant médical… dans la limite des compétences respectives de chacun. »

Docteur Vincent Dedes, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF)

Source : SNOF octobre 2024