Opticien Balaruc-le-Vieux Cc Carrefour - Krys
Marion V
Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) alerte sur le faible taux de retours des opticiens aux ophtalmologistes lors d'une adaptation de verres et demande une meilleure formation de ces professionnels autorisés depuis 2007 à renouveler les lunettes et lentilles correctives.
Vendredi 8 juillet 2022, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) a présenté lors d'une conférence de presse son enquête* menée sur le renouvellement des lunettes directement par les opticiens. Alors que ces professionnels sont autorisés depuis 2007 à renouveler et adapter les verres correcteurs et lentilles de contact à partir d'une ordonnance médicale encore valide, quel est le ressenti des ophtalmologistes et des patients quant à ce dispositif ? En 2019, date de la dernière enquête du SNOF, 81 % des ophtalmologistes considéraient le renouvellement des lunettes par l'opticien comme une bonne mesure, ils ne sont plus que 45 % à le penser en 2022. Du côté des patients, le dispositif peine également à convaincre puisque 81 % des personnes interrogées préfèrent toujours consulter leur ophtalmologiste plutôt que de passer par l'opticien pour un renouvellement.
Selon le SNOF, l'une des principales raisons de cette défiance est le faible taux de retours des opticiens vers les ophtalmologistes, pourtant obligatoire. Ainsi, 82 % des ophtalmologistes interrogés déclarent avoir reçu moins de 11 messages dans les trois derniers mois d’un opticien les informant d’une adaptation optique pour l'un de leur patient. Seuls 7 % d'entre eux ont reçu plus de 20 messages ces trois derniers mois, des retours pourtant conservés dans le dossier médical du patient par 77 % des ophtalmologistes. « Le fait que le retour d’information vers l'ophtalmologiste, pourtant obligatoire, se fasse dans une minorité de cas est inquiétant et explique que la relation de confiance des ophtalmologistes avec les opticiens se dégrade. La santé des patients ne doit pas être prise à la légère et toutes les recommandations médicales et réglementaires doivent être appliquées », prévient le Dr Thierry Bour, président du SNOF. Le syndicat plaide pour un recours à la messagerie instantanée, va la plateforme Mimosa santé, afin de rendre plus pratique et accessible cette obligation de retour. Prévu par le Ségur de la santé, les opticiens qui effectuent des retours ne sont que 2 % à utiliser la messagerie instantanée.
La formation des opticiens est par ailleurs remise en cause par les ophtalmologistes. 60 % des ophtalmologistes estiment que les opticiens sont insuffisamment formés pour effectuer des renouvellements de verres, avec une adaptation éventuelle. Ils n'étaient que 42 % de cet avis en 2019. Une révision de la formation des opticiens, deux ans seulement en France, semble ainsi inévitable. « Le SNOF demande au nouveau gouvernement d’avancer prioritairement sur la définition des règles professionnelles pour les opticiens et les orthoptistes, ainsi que pour l’entourage technico-commercial. La réingénierie de la formation de l’opticien doit s’accompagner d’un renforcement de l’enseignement de la réfraction », fait savoir Dr Thierry Bour, président du SNOF.
Alors que la possibilité de renouvellement avait été élargie aux orthoptistes dès 2020, l'enquête du SNOF est à lire à la lumière de l'article 40 du PLFSS 2022 qui donne aux orthoptistes le droit de prescrire des lunettes et lentilles correctrices. « Ce retour du terrain révèle des données intéressantes et incite à la prudence quant au processus d’élargissement de prérogatives à d’autres professions paramédicales », met ainsi en garde Dr Thierry Bour. Alors que les orthoptistes sont également autorisés depuis 2020 à renouveler et corriger les verres et lentilles, 64 % des ophtalmologistes jugent mauvaise cette mesure et 61 % estiment que ces professionnels ne sont pas suffisamment formés pour cette tâche.
Enquête SNOF miroir menée auprès de 525 ophtalmologistes du 25 mai au 14 juin 2022 via un questionnaire en ligne et auprès de 1 170 patients via un questionnaire anonyme remis en main propre dans les cabinets libéraux du 25 mai au 2 juillet.
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La sécheresse oculaire est l’un des premiers motifs de consultation dans les cabinets d’ophtalmologie&nbs
Marion V
Elisabeth G
Anne-Laure P
Aurélie C