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OPTICIENS ORTHOPTISTES OPHTALMOLOGISTES
# Santé

07/02/2012

DMLA : la recherche avance vers de nouveaux espoirs

Des nouvelles expérimentations réalisées par des médecins américains offrent des espoirs de traitement de la DMLA. C’est dans la revue scientifique « The Lancet » que les résultats de la greffe de cellules souches embryonnaires dans l’œil ont été publiés dans son édition du 25 février 2012.

Cette greffe a permis à un patient atteint de la forme sèche de DMLA ainsi qu’à un patient atteint de la maladie de Stargardt de bénéficier d’une amélioration de la vision. La meilleure acuité visuelle observée est passée de la perception du mouvement à une acuité de 20/800 et de la perception d’aucune lettre à 5 lettres de la table d’acuité ETDRS pour le patient atteint de la maladie de Stargardt. La personne atteinte de DMLA sèche a amélioré son acuité visuelle de 21 à 28 lettres de l’échelle d’acuité ETDRS.

Ces bénéfices prometteurs sont toujours à l’étude mais laissent croire en un nouveau traitement de la forme sèche de la DMLA dans les années à venir. Il est néanmoins indéniable que le dépistage reste une priorité car les traitements précoces seront plus efficaces.

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# Santé

La vue des seniors joue un rôle sur leur santé

Avec l'âge, on dort moins ; parfois, on ne ferme pas l’œil de la nuit. On voit moins bien aussi. Ces deux phénomènes sont liés : une étude a mis en avant la corrélation entre vision déclinante et troubles du sommeil. Rien d'étonnant, explique Christophe Orssaud, médecin ophtalmologiste, qui souligne que, plus généralement, la vue qui baisse a des répercussions sur l'ensemble de notre état physiologique.

Le vieillissement de l’œil a des impacts globaux sur la santé. Une étude qui a été publiée dans le "British Journal of Ophtalmology" souligne qu’avec l’âge, le cristallin – la lentille placée à l’intérieur de l’œil – jaunit, ce qui va diminuer l’absorption de la lumière bleue. Or l’œil est l’organe privilégié pour se caler sur l’alternance jour/nuit.

 

Retrouvez l'intégralité de l'article publié par Daphnée Leportois sur Le Plus / Le Nouvel Observateur

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# Santé

La stimulation magnétique transcrânienne pour améliorer la vision

Une équipe internationale menée par des chercheurs du Centre de recherche de l'institut du cerveau et de la moelle épinière (CNRS / Inserm / UPMC), a réussi à augmenter les capacités visuelles d'un groupe de sujets sains grâce à la Stimulation Magnétique Transcrânienne (TMS). Après stimulation d'une zone cérébrale de l'hémisphère droit liée à l'orientation de l'attention spatiale -comme diriger un regard vers un objet convoité- et à la conscience perceptive -comme reconnaître ce que l’on voit- , les sujets ont montré une plus grande aptitude à percevoir une cible apparaissant sur un écran. Ces travaux, qui viennent d'être publiés dans la revue PLoS ONE, pourraient servir à développer de nouvelles techniques de rééducation pour certains troubles de la vision. De plus, ils pourraient permettre d'améliorer les capacités de personnes exerçant des tâches qui nécessitent une très grande précision.

La TMS est une technique non invasive - les capteurs sont à la surface du crâne sans l’altérer- qui consiste à délivrer une impulsion magnétique sur une zone donnée du cerveau. En résulte une activation des neurones du cortex situés dans le rayon d'action du champ magnétique, qui modifie leur activité de façon indolore et temporaire. Depuis quelques années, les scientifiques s'intéressent à la possibilité d'améliorer certaines fonctions cérébrales chez les sujets sains à l'aide de cette technique.

C'est dans ce cadre que se situent les derniers travaux de l'équipe d'Antoni Valero-Cabré sur la stimulation d'une région de l'hémisphère cérébral droit appelée champ oculogyre frontal. Celle-ci n'est pas une aire visuelle primaire à proprement parler, mais elle participe à la planification des mouvements oculaires, ainsi qu'à l'orientation de l'attention de chaque individu dans l'espace visuel.

Dans une première expérience, un groupe de sujets sains devait tenter d'apercevoir une cible de très bas contraste apparaissant sur un écran durant 30 millisecondes (ms). Pour certains essais, avant l'apparition de la cible, les sujets recevaient sur cette région frontale une impulsion magnétique d'une durée comprise entre 80 et 140 ms. Résultat : la réussite était plus fréquente après l'utilisation de la TMS. La sensibilité visuelle des sujets sains a été transitoirement augmentée de l'ordre de 12%. Bien que les fonctions cérébrales telles que la vision consciente soient très optimisées chez les adultes en bonne santé, ces résultats montrent qu'il existe une marge d'amélioration importante, et que celle-ci peut être « augmentée » par la TMS. Cette technique pourrait être testée pour la rééducation de patients ayant des lésions au niveau du cortex, dues par exemple à un AVC (Accident Vasculaire Cérébral), ainsi que chez des patients souffrant de problèmes rétiniens.

Par ailleurs, selon les chercheurs, dans un futur proche, la TMS pourrait aussi servir à améliorer les capacités attentionnelles d'individus exerçant des tâches qui réclament d'importantes compétences visuelles.

Références :
Manipulation of pre-target activity on the right Frontal Eye Field enhances conscious visual perception in humans. Lorena Chanes, Ana B. Chica, Romain Quentin, Antoni Valero-Cabré. PLoS ONE. 15 mai 2012.

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# Santé

Mieux cibler les origines du glaucome pour préserver la vue

Dans un article paru dans Plos One, des chercheurs de l’Inserm ont réussi à préserver la fonction visuelle de rats atteints de glaucome. Cette maladie, associée à une élévation anormale de la pression à l’intérieur de l’œil, peut conduire à la cécité. L’équipe de chercheurs dirigée par Christophe Baudouin au sein de l’Institut de la Vision (Inserm/CNRS/UPMC) a ciblé des molécules spécifiques de l’inflammation : les chimiokines. Le blocage d’un des récepteurs aux chimiokines (CXCR3) a entrainé une diminution de la pression à l’intérieur de l’œil, grâce à la restauration de l’écoulement normal de l’humeur aqueuse, conduisant à une protection de la rétine et de la fonction visuelle.

Deuxième cause de cécité dans le monde, le glaucome touche cinquante à soixante millions de personnes dont 6 à 7 millions sont aveugles. En France, environ 800 000 personnes sont traitées pour un glaucome. Cette maladie se caractérise par une destruction progressive du nerf optique et une altération irréversible de la fonction visuelle, généralement associée à une élévation anormale de la pression à l’intérieur de l’œil.

Cette forte pression intraoculaire est causée par une résistance à l’écoulement normal de l’humeur aqueuse au niveau d’une structure oculaire spécifique : le trabéculum. Toutefois, la dégénérescence des tissus du trabéculum, à l’origine de ce dysfonctionnement, est mal comprise.

Les traitements actuels contre le glaucome ne ciblent pas directement la trabéculopathie originelle. Ceci pourrait en partie expliquer l’échec thérapeutique souvent observé et conduisant parfois à la cécité en dépit d’une prise en charge médicale optimale.

L’équipe de chercheurs dirigée par Christophe Baudouin à l’Institut de la Vision est impliquée dans l’étude des mécanismes physiopathologiques responsables de la trabéculopathie glaucomateuse, et plus spécifiquement du rôle de certaines molécules de l’inflammation appelées chimiokines.

Plusieurs chercheurs de cette équipe viennent de montrer sur des tissus de patients glaucomateux et sur une lignée cellulaire humaine de trabéculum, l’existence d’une balance entre la chimiokine dite CXCL12, et une forme tronquée de celle-ci, le SDF-1(5-67). Tandis que la première favorise la viabilité des tissus du trabéculum via le récepteur CXCR4, l’autre forme induit la mort trabéculaire via le récepteur CXCR3. Il semble que le passage d’une forme « saine » à la forme tronquée est favorisé par un environnement particulier et des cytokines et métalloprotéinases impliquées dans le glaucome.

Dans un deuxième temps, les chercheurs ont observé dans un modèle animal de glaucome, que le blocage de CXCR3 permet de diminuer la pression intraoculaire, de restaurer la fonction de filtration du trabéculum, et de préserver ainsi la fonction visuelle en protégeant la rétine.

Ces travaux permettent d’améliorer la compréhension du glaucome. Pour Alexandre Denoyer, premier auteur de cette publication, « La stratégie inédite utilisée ciblant les chimiokines au niveau du trabéculum pourrait aboutir au développement d’un traitement innovant en remplacement ou en complément des traitements à long terme par les collyres actuels. »

Regardez l’interview du Docteur Alexandre Denoyer, ophtalmologiste, Unité Inserm 968 « Institut de la Vision », « Glaucome : la pression continue ».

 

Sources

www.institut-vision.org
 

 “CXCR3 Antagonism of SDF-1(5-67) Restores Trabecular Function and Prevents Retinal Neurodegeneration in a Rat Model of Ocular Hypertension”.
Alexandre Denoyer a,b,c,d, David Godefroy a,b,c, Isabelle Célérier e, Julie Frugier a,b,c, Julie Degardin a,b,c, Jeffrey K. Harrison f, Françoise Brignole-Baudouin a,b,c,g, Serge Picaud a,b,c, Françoise Baleux h, José A. Sahel a,b,c,d, William Rostène a,b,c,1, and Christophe Baudouin a,b,c,d,1.
a) UPMC University Paris 6, Institut de la Vision, UMRS968, Paris, France.
b) INSERM, U968, Paris, France.
c) CNRS, U7210, Paris, France.
d) Quinze-Vingts National Ophthalmology Hospital, Paris, France
e) Team 1, Centre de Recherche des Cordeliers, INSERM, U872, Paris, France.
f) Department of Pharmacology & Therapeutics, College of Medicine, University  of Florida, Gainesville, FL, USA.
g) Department of Toxicology, Faculty of Biological and Pharmacological
Sciences, University René Descartes Paris 05, Paris, France.
h) Unité de chimie des biomolécules, Institut Pasteur, CNRS 2128, Paris, France

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# Santé

La chirurgie de la cataracte

La chirurgie de la cataracte

Elle est l'opération la plus pratiquée en France, elle représente 700 000 actes par an. C'est également la chirurgie la plus pratiquée dans le monde.
Pourtant, elle représente deux paradoxes :
- le premier est que la cataracte représente la 1ère cause de cécité dans le monde, en effet l'accès aux soins n'est malheureusement pas comparable dans l'ensemble des pays de la planète
- le second est qu'avec l'évolution technologique, la taille des incisions lors de l'opération se réduit. Ce point est très avantageux pour le patient en termes de diminution des risques et de rapidité de récupération, mais cela signifie que l'acte devient plus technique et plus pointu à réaliser par le chirurgien.    

La chirurgie de la cataracte au laser femtoseconde : évolution ou révolution ?

La chirurgie de la cataracte a connu une succession de révolutions avec les développements technologiques de la phakoémulsification, les implants souples, les corrections optiques de plus en plus sophistiquées.
Pourtant, le taux de complications peropératoires, même s’il est très bas, n’est pas nul, et le manque de reproductibilité de certains gestes peut poser certains problèmes de stabilité ou de centrage d’implants dont les qualités optiques exigent de plus en plus une perfection chirurgicale.

opération de la cataracte : phacoémulsificationPour comprendre ce nouveau schéma thérapeutique au laser, il est important de rappeler que l'émulsification du cristallin, c'est-à-dire la décomposition du cristallin opaque destiné à être remplacé par un implant, est réalisée par ultra son. Le laser permet de préparer l'incision qui est alors de 1,8 mm, puis de préfragmenter le cristallin. 

Mieux comprendre la chirurgie de la cataracte par phakoémulsification en image.

L'avènement de nouvelles techniques de laser femtoseconde pour la chirurgie de la cataracte peut résoudre certains problèmes en fournissant des découpes parfaitement standardisées de l'incision de la cornée, de la capsule antérieure et une préfragmentation du cristallin. Cependant ces nouvelles procédures doivent répondre à des contraintes techniques et organisationnelles qui doivent encore être optimisées et validées, avant de devenir éventuellement le gold standard de la chirurgie de la cataracte. En France, seulement deux ou trois appareils sont opérationnels, c'est probablement une technologie qui va se généraliser à dix ans.    

Le laser femtoseconde : un nouveau schéma thérapeutique

La supériorité technologique du laser femtoseconde en fait une technique d’avenir incontestable, sinon la technologie de l’avenir.

A noter que de nombreux cas ne sont pas accessibles au laser : les petites pupilles en particulier, les cataractes de grande dureté, les cristallins subluxés… Par ailleurs, il faudra toujours de bons pilotes dans des avions secoués par les tempêtes chirurgicales, et par voie de conséquence, la formation de bons chirurgiens restera un enjeu pédagogique fondamental, même si elle se dote de plus en plus de la double technologie laser‐ultrasons.

Même si pour le moment le bénéfice n’est pas flagrant, il serait dommage qu’une telle technologie reste restreinte à quelques privilégiés. Il est cependant facilement prédictible que le laser femtoseconde deviendra dans un proche avenir la référence chirurgicale pour s’étendre progressivement à des cataractes "banales".
 
Le Guide de la Vue ®
 
Source : 
SFO 2013 "Les dernières actualités en ophtalmologie", Professeur Christophe Baudouin, Chef de service, Hôpital des Quinze‐Vingts, Paris.
Mise à jour 2015. 
 
 
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# Santé

Les mécanismes de la vision 3D : découvertes à l'Institut de la Vision

Les circuits neuronaux de la rétine et du cerveau impliqués dans la vision sont d’une grande complexité. En résulte, entre autres, la vision stéréoscopique, qui permet de voir l’environnement en trois dimensions à partir des images envoyées par chaque œil. Or, la vision tridimensionnelle (3D) peut être altérée dans certaines pathologies oculaires, comme l’albinisme par exemple. C’est pourquoi les scientifiques étudient ce processus, dont une meilleure compréhension est nécessaire si on veut envisager de nouveaux traitements de certaines maladies de la vision. Les équipes de Filippo Del Bene et Alain Chédotal, à l’Institut de la Vision, ont étudié la vision 3D chez les poissons : leurs premières conclusions pourraient bien faire date...

 

Comment notre cerveau voit en 3D

À l’instar de tous les mammifères, l’homme dispose d’une vision stéréoscopique, c’est-à-dire capable de percevoir le relief et la profondeur. Pour rappel, l’image qui se forme sur la rétine est captée par les photorécepteurs et codée par les cellules ganglionnaires rétiniennes qui l’acheminent via leur prolongement (axones rétiniens) le long des deux nerfs optiques. Puis les axones des cellules ganglionnaires se séparent au niveau du chiasma optique. Ceux qui proviennent de la région médiane de la rétine atteignent le cerveau via le nerf optique opposé, tandis que ceux qui proviennent de la région latérale de la rétine restent dans le nerf optique situé du même côté et y demeurent jusqu’au cerveau. Ainsi, chaque côté du cerveau reçoit des informations en provenance des deux yeux : c’est ce qu’on appelle la projection visuelle bilatérale. Cependant, en raison de l’écart existant entre les deux yeux mais aussi de leur inclinaison distincte, les images perçues en deux dimensions par les deux rétines sont légèrement différentes. C’est justement ce décalage qui permet aux centres visuels cérébraux d’analyser, de comparer et de générer une image en trois dimensions.
 

Microscopie à feuillet de lumière du cerveau d'un lépisosté

Image obtenue par microscopie à feuillet de lumière du cerveau d’un lépisosté. Les projections visuelles provenant de l’œil gauche sont vues en vert et celles de l’œil droit en magenta. Elles se projettent des 2 côtés du cerveau.
 

Albinisme, une altération de la vision en relief

La vision stéréoscopique est altérée dans certaines pathologies oculaires. C’est par exemple fréquemment le cas de l’albinisme, une maladie génétique et héréditaire rare. Celle-ci touche en Europe 1 personne sur 17 000 - la prévalence est plus importante en Afrique - et est responsable de 5% de la malvoyance dans le monde ; elle concernerait en France près de 20 000 personnes. Cette maladie se caractérise par un manque partiel ou total de mélanine : elle affecte la pigmentation des yeux, de la peau, des cheveux et altère considérablement la vision. Le premier signe ophtalmologique est souvent l’apparition d’un nystagmus précoce - des mouvements oscillatoires involontaires des yeux -, associé à une forte photophobie. Concernant l’absence de vision stéréoscopique, celle-ci est perturbée en raison d’une proportion anormalement élevée d’axones rétiniens se projetant du côté opposé.
 

Dessin de Léonard de Vinci représentant les yeux et le cerveau

Dessin de Léonard de Vinci (1508) représentant les yeux (1), les deux nerfs optiques (2) et le chiasma (3).
 

La vision stéréoscopique chez les espèces vivantes

Pour mieux comprendre ces mécanismes, des chercheurs ont comparé les systèmes visuels de différentes espèces de mammifères, en mesurant/calculant notamment le ratio de neurones rétiniens qui se connectent au côté opposé du cerveau. Celui-ci est d’environ 50% chez les primates, 85% chez le furet ou encore 97% chez la souris, la vision binoculaire des primates est donc plus développée que celle des rongeurs et l’est, plus généralement, chez les espèces prédatrices. Cette organisation bilatérale existe également chez les oiseaux, reptiles et amphibiens. Or des travaux anciens suggéraient que ce n’était pas le cas des poissons, chez lesquels on pensait que tous les neurones rétiniens étaient connectés au côté opposé du cerveau. Ainsi, l’apparition des projections visuelles bilatérales aurait représenté l’une des transformations majeures dans l’évolution des espèces, ayant accompagné - avec le développement des membres et poumons - la sortie des eaux, il y a environ 320 millions d’années.
 

Schéma vision différentes espèces de poissons et de l'homme     Schéma groupes d'êtres vivants et leur vision
 

Les découvertes de l’Institut de la Vision

Les équipes de l’Institut de la Vision, menées par Filippo Del Bene et Alain Chédotal, se sont justement intéressées à cette question en étudiant l’organisation des projections visuelles de nombreuses espèces de poissons. En collaboration avec des chercheurs australiens, américains et espagnols, ils ont utilisé des techniques d’imagerie 3D de dernière génération, notamment la microscopie laser à feuillet de lumière. Cela leur a permis de cartographier les voies visuelles des poissons anciens et des poissons téléostéens. Ces derniers représentent aujourd’hui plus de 95% des poissons actuels. Leurs résultats, publiés dans la revue américaine Science*, pourraient bien remettre en question les modèles existants : ils ont en effet découvert que les poissons anciens avaient tous des projections visuelles bilatérales et que seuls les téléostéens avaient des projections visuelles d’un seul côté du cerveau. Ainsi, une organisation bilatérale de projections visuelles existait bel et bien chez les poissons avant la sortie des eaux, mais elle a disparu chez les poissons actuels. Ils ont également observé que les mécanismes moléculaires qui contrôlent la mise en place de ces projections bilatérales diffèrent entre les mammifères et les poissons anciens.

Aujourd’hui, les travaux des équipes de recherche se poursuivent, avec l’idée de mieux comprendre l’origine et la fonction de la latéralité des projections visuelles ainsi que les mécanismes moléculaires qui contrôlent la décision des axones rétiniens de se connecter d’un côté ou l’autre du cerveau. Une plus grande connaissance de ces processus est en effet indispensable pour mieux appréhender le système visuel et ses pathologies, et ainsi explorer de nouvelles pistes et stratégies thérapeutiques.

* Science, Bilateral visual projections exist in non-teleost bony fish and predate the emergence of tetrapods, DOI: 10.1126/ science.abe7790
 

Schéma du champ de la vision 

La partie centrale du champ visuel est vue par les 2 yeux (binoculaire). Dans chaque œil, la rétine située du côté latéral (en vert pour l’œil gauche) est connectée à des centres visuels du cerveau du même côté alors que la rétine médiane (en magenta) se projette sur le côté opposé.

 

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Pour soutenir le travail des chercheurs engagés dans la lutte contre les maladies de la vision, vous pouvez faire un don à la Fondation Voir et Entendre sur www.don-vision.fr, par téléphone au 01 53 46 26 48 ou par courrier en adressant votre chèque à l’ordre de la Fondation Voir & Entendre au 17, rue Moreau 75012 Paris.

Crédits photos : © Institut de la Vision

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# Santé

Les Français et leur santé visuelle, 12e Baromètre ASNAV

Comme chaque année, l’Association nationale pour l’amélioration de la vue (Asnav) publie son « Baromètre de la santé visuelle », témoin du comportement des Français sur ce sujet. Parmi les différents enseignements à tirer de cette 12e édition : un retour des pratiques de prévention, notamment visible face aux écrans, mais parallèlement un net décrochage des 16-24 ans en la matière… Explications.

Depuis 2005, l’Asnav interroge les Français sur leur comportement en matière de santé visuelle via le « Baromètre de la santé visuelle » réalisé par l’institut de sondages OpinionWay. Cette année, l’étude a été menée entre le 31 mars et le 13 avril 2016 auprès de 800 personnes de plus de 18 ans et 300 personnes âgées de 16 à 24 ans.

La prévention santé visuelle gagne du terrain

Parmi les premiers enseignements à tirer, on observe que 75 % des Français ont fait contrôler leur vue il y a moins de 2 ans, un chiffre en hausse par rapport aux deux années précédentes, d’autant qu’il s’agit dans 62% des cas d’une simple visite de contrôle volontaire. Pour les enfants, il reste encore une forte marge de progression en matière de dépistage précoce, puisque 54 % des Français considèrent que c’est à partir de 4 ans et plus qu’il est utile de faire une première visite chez l’ophtalmologiste. Côté prévention toujours, 63 % des personnes interrogées déclarent apporter plus de soins ou d’attention à leur vue que par le passé, un chiffre en progression de 4 points, mais à nuancer par une prévention en baisse du côté des 16-24 ans qui ne sont que 47% (-6 points) à répondre positivement.

Sur la route, des efforts à faire pour bien voir

Autre domaine où la prévention doit toutefois encore gagner du terrain : la route. En effet, 16 % des Français ne portent par leurs lunettes ou leurs lentilles en voiture alors que leur port est conseillé. Le chiffre est identique pour ceux qui conduisent un deux-roues. Lorsque l’on interroge les 16-24 ans, ces chiffres s’élèvent respectivement à 25 % (voiture) et 19 % (deux-roues). De plus, 66% des 16-24 ans qui ont ou vont passer le permis de conduire connaissent la réglementation qui stipule que “tout candidat à un permis de conduire devra subir les examens appropriés pour s’assurer qu’il a une acuité visuelle compatible avec la conduite des véhicules à moteur”. Or ils sont encore 36 % à ne pas avoir fait testé leur vue ni prévu de le faire.

Nos yeux face aux écrans, des comportements différents

En moyenne, les Français déclarent passer 6h35 min devant les écrans (télé, ordinateur, portable, tablette…), versus 5h17 en 2015. Concernant les 16-24 ans, ce chiffre s’élève à 9h24 min, versus 7h54 min en 2015. Enseignement intéressant : 47 % de l’ensemble des Français déclarent avoir déjà ressenti des troubles visuels à cause du temps passé devant les écrans, 52 % chez les 16-24 ans. Surtout, 51 % des Français (soit +14 points) disent avoir changé leur comportement devant les écrans après l’apparition d’un de ces troubles, ce qui est moins le cas chez les 16-24 ans (48 %, en hausse de seulement 2 points). Enfin, 35 % des Français ont entendu parler de la lumière bleue provenant des écrans, dont 21 % voient très bien de quoi il s’agit.

Au final, si ce 12e Baromètre tend à souligner une plus grande préoccupation des Français vis-à-vis de leur santé visuelle, il met également en relief les efforts encore à fournir en matière d’information et de sensibilisation du grand public vers une démarche régulière de prévention en matière de santé visuelle.

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