Le journal britannique Nature Biotechnology a récemment publié un article relatant des essais réalisés sur des souris atteintes de maladies de la rétine, à partir de cellules souches embryonnaires.
Les maladies de la rétine
Les maladies de la rétine concernent plusieurs dizaines de millions de personnes dans le monde. Par exemple la DMLA, première cause de cécité chez les plus de 55 ans dans les pays industrialisés, la
rétinopathie diabétique (consécutive au diabète),
la rétinite pigmentaire (pathologie héréditaire).
La rétine, organe essentiel dans le mécanisme de vision, tapisse le fond de l’œil. Elle est constituée de très nombreuses cellules photoréceptrices (
les cônes et les bâtonnets), qui, en situation d’appauvrissement ou de destruction liés à une maladie des yeux, prive la personne de zones de vision. Concrètement, le sujet voit une tache noire au centre de son champ de vision (un des
symptômes de la DMLA), ou plusieurs taches noires (symptôme de la rétinopathie diabétique), et dans les cas les plus graves cela va jusqu’à la cécité.
Les recherches concernant ces maladies oculaires sont nombreuses par delà le monde car les enjeux sont importants pour l’humanité : en effet aucun traitement n’existe pour soigner ces maladies des yeux, les traitements actuels consistent à stopper leur évolution.
Créer des cellules visuelles à partir de cellules souches embryonnaires
Cette équipe de chercheurs dirigée par le professeur Robin Ali du Collège Universitaire de Londres a montré que des cellules photoréceptrices développées en laboratoire à partir de cellules souches embryonnaires pouvaient être transplantées avec succès dans la rétine de souris.
Les résultats ne sont pas à maturité pour être appliqués à l’homme car la vision n’a pas été restaurée, mais les progrès sont concrets pour la science : une connexion nerveuse s'établirait avec le cerveau.
Depuis 10 ans, cette équipe renouvelle ces essais qui progressent : en 2006, des 200 000 cellules transplantées, seulement 1 000 cellules ont été correctement intégrées dans la rétine, contre environ 40 000 aujourd’hui.
Le Professeur Robin Ali a déclaré : « Si nous réussissons à transplanter 20 000 cônes (cellules photoréceptrices responsables de la vision de jour) chez une personne atteinte de maladie dégénérative de la macula (centre de la rétine), je pense qu’il y aurait un formidable progrès clinique potentiel parce que l’homme n’a pas besoin d’énormément de « cônes » pour avoir une vision fonctionnelle. La fovéola, hyper centre de la rétine délivrant l’acuité visuelle maximale, pour lire par exemple, a seulement 20 000 cônes. Cela vous donne une idée sur le peu de cellules nécessaires.»
Le Docteur Dusko Ilic du « King's College » de Londres a communiqué que ces travaux représentent un pas important mais qu’il ne s’agit que d’un petit pas sur une longue route d’essais cliniques vers une éventuelle thérapie pour l’homme. « Nous devons modérer l’enthousiasme ».
Des essais cliniques pratiqués sur l'homme depuis 2010 aux USA
Contrairement au
Japon qui investit dans
la recherche sur les cellules souches IPS, les
USA et l’
Europe misent sur
les cellules souches embryonnaires. Pour rappel, cette technique consiste à injecter des cellules dérivées de cellules souches embryonnaires
humaines pour qu’elles puissent régénérer les cellules malades et, objectif final, guérir le patient.
Ainsi, dès 2009, Barak Obama a déverrouillé les fonds publics bloqués par le gouvernement de George W. Bush en 2001.
Le premier essai clinique de thérapie par cellules souches embryonnaires sur l’homme a été réalisé en octobre 2010 au Centre Pasteur d’Atlanta. L’objet de cette phase 1 était d’évaluer l’effet de ces cellules sur un patient ayant très récemment subi un traumatisme à la moelle épinière.
Le second essai clinique autorisé par l'agence américaine des médicaments (FDA) a eu lieu 1 mois plus tard sur une maladie des yeux :
la maladie de Stargardt. 12 enfants atteints par cette maladie héréditaire de la rétine de l'œil ont ainsi été sélectionnés pour expérimenter cette thérapie cellulaire.
Le Guide de la Vue ®
Sources :