Opticien Balaruc-le-Vieux Cc Carrefour - Krys
Marion V
La rééducation ou réadaptation orthoptique « basse vision » est un entraînement visuel, entendu au sens de l’éducation visuelle déficiente qui permet d’optimiser les capacités visuelles avec ou sans aide optique sans améliorer la vision.
Elle permet de:
limiter les incapacités pour préserver la meilleure autonomie possible et favoriser la qualité de vie dans le vécu du handicap, prévenir des risques inhérents à la malvoyance, diminuer la dépendance de la personne âgée
favoriser la compréhension de l’entourage : une déficience visuelle qui ne se conçoit pas, qui ne se voit pas mais pourtant il voit toujours mal : la vision peut-être déformée, décolorée, partielle, décalée, parcellaire fluctuante, déboussolante, intolérable…
Actuellement, les orthoptistes sont « seuls habilités à effectuer les actes de rééducation de la vision fonctionnelle chez les personnes atteintes de déficience visuelle d’origine organique ou fonctionnelle. » ART3.2/7/01.
Toutefois, certains ne dispensent pas ce type de prise en charge (choix personnels, implantations…).
En savoir plus sur la réadaptation en orthoptie
La prise en charge orthoptique « basse vision » est proposée aux patients porteurs de maladies de la fonction visuelle entraînant un syndrome de malvoyance.
Elle est adaptée :
au degré de malvoyance qui selon l’intensité de la déficience, peut être modéré, sévère
au patient : ses besoins, ses capacités physiques, son âge, son cadre de vie, ses motivations
à l’évolutivité de la pathologie qui peut motiver un ajustement de la prise en charge
à la forme clinique dont 3 formes sont classiquement distinguées :
Les patients avec atteinte de la vision centrale ( centre du champ de vision) dont la forme classique est la DMLA. La rééducation porte essentiellement sur la vision fonctionnelle: Il s’agit de faire prendre conscience du service rendu par la vision périphérique, d’apprendre à voir autrement en utilisant une zone de rétine restée saine (fixation de suppléance), de maîtriser les conditions optimales de perception (éclairage, contrastes, éblouissement) et de favoriser l’utilisation et l’appropriation des aides optiques
Les patients avec atteinte de la vision périphérique avec l’exemple classique de la rétinite pigmentaire. La rééducation porte sur les stratégies oculomotrices et oculocéphaliques de balayage et d’exploration de l’environnement.
Les patients avec atteinte mixte c'est-à-dire vision centrale et périphérique, avec comme exemple les glaucomes graves, où la rééducation doit prendre en compte plusieurs facteurs et nécessite l’apprentissage de toutes les stratégies adaptées.
Sont concernés aussi les patients présentant un trouble des milieux (Fortes amétropies, cataractes congénitales…) et ceux présentant des mouvements oculaires anormaux (nystagmus).
En savoir plus sur les patients et la prise en charge orthoptique
Il s’agit d’une prise en charge qui se déroule en 2 temps :
des séances de rééducation orthoptique « basse vision »
Cette réadaptation s’adresse à des patients ayant un potentiel visuel susceptible d’être évalué ou optimisé.
A l’issue du bilan, un projet réaliste est élaboré avec le patient en fonction de sa pathologie, de ses besoins, de sa disponibilité, de sa fatigabilité. L’adhésion de la personne malvoyante est indispensable.
Lors des séances de rééducation, par des exercices appropriés, expliqués, commentés à toutes distances et dans différents plans, avec et sans aides-optiques, ils permettent au patient :
de mieux comprendre sa déficience et ses conséquences
de mieux utiliser son potentiel visuel, par compensation fonctionnelle
de prendre conscience de ses limites
d’élaborer des stratégies
de favoriser l’adaptation et l’utilisation aux aides optiques
de permettre à l’entourage de prendre conscience du handicap visuel
La présence de l’aidant naturel (conjoint, enfant, auxiliaire de vie) est souvent souhaitable. Elle permet à l’entourage de mieux comprendre les difficultés consécutives au déficit visuel.
En savoir plus sur la prise en charge orthoptique "basse vision"
L’orthoptiste a un rôle essentiel dans l’appropriation des aides optiques, l’apprentissage des techniques d’utilisation est un temps fort de la rééducation orthoptique « basse vision ». Pour permettre une bonne adaptation aux aides optiques, l'orthoptiste :
Assure la mise en place de « pré requis » incontournables
La capacité de fixation soutenue endurante et efficace tant sur le plan statique que dynamique
La capacité de repérage et d’exploration
La coordination œil main de qualité
La maîtrise automatique du retour à la ligne et de la lecture syllabique
Informe sur les systèmes grossissants, prépare le patient à leurs exigences et à leurs limites et à l’évaluation pratiquée par l’opticien spécialisé en Basse Vision
S’attache à rendre possible leur appropriation et leur transposition dans la vie quotidienne
Mais avant d’aborder les aides optiques, l’orthoptiste veille à ce que la personne déficiente visuelle soit prête à accepter de se servir d’un outil particulièrement « contraignant ».
Ce qui suppose de s’être assuré :
que la situation de malvoyance est comprise et admise et qu’il est donc évident de devoir se tourner vers ces aides
que le patient est bien dans une logique d’adaptation et qu’il a intégré qu’aucune « lunette-miracle » ne permettra d’accéder à la taille des caractères nécessaires à sa capacité de lecture.
L’orthoptiste doit également prendre en compte le niveau de stabilité de l’affection sans laisser pour autant la personne malvoyante dépourvue si le besoin en aide optique est formulé, mais il faudra alors se montrer très pondéré dans les choix possibles.
Il faut admettre que l’utilisation des aides optiques engendre des efforts permanents, une grande énergie, une fatigue certaine et un apprentissage se révèle indispensable.
A l’issue de ce travail, l’orthoptiste se doit de s’assurer de l’utilisation de l’aide optique dans la vie quotidienne de la personne et d’apporter les précisions et les ajustements utiles à une bonne intégration. Si la transposition ne paraît pas évidente, des séances complémentaires pourront alors être envisagées.
En savoir plus sur les aides optiques avec l'orthoptiste
Comme toute réadaptation, la rééducation orthoptique basse vision a ses limites et son objectif doit être clairement exprimé : il ne s’agit pas d’améliorer la vue mais de mieux utiliser les possibilités visuelles, c’est apprendre à voir autrement.
Malheureusement certaines personnes ne bénéficient pas d’une prise en charge orthoptique :
éloignement géographique
pénurie de professionnels orthoptistes
personnes se situant hors des normes autorisées par la nomenclature générale des actes : acuité visuelle corrigée comprise en 3/10e et 1/50 et/ou un champ visuel inférieur à 20°
faute d’information : manque de visibilité de la pratique orthoptique, concept de rééducation basse vision peu connu du grand public, absence d’orientation…
D’autres ne sont pas prêtes à s’investir ou sont résignées :
patient non motivé ou trop affaibli par des pathologies multiples: la rééducation orthoptique basse vision demande des efforts, du travail et l’acceptation d’apprendre « à faire autrement ». Certaines personnes ne voudront ou ne pourront pas investir ce type de rééducation
absence d’annonce du handicap ou de la maladie
espoir en la thérapeutique ou renoncement global
contexte personnel douloureux
statut social à préserver
…
En savoir plus sur les limites de la prise en charge orthoptique
Le bilan orthoptique est remboursé par les caisses d’assurance maladie dès lors que l’orthoptiste est conventionné et que le bilan a été prescrit par un médecin.
Les séances de rééducation sont soumises à entente préalable et remboursées également par les caisses d’assurance maladie.
Les bilans orthoptiques « basse vision » durent une heure.
Les séances de rééducation « basse vision » durent 40 minutes avant l’âge de 18 ans révolus et durent une heure chez l’adulte.
Le nombre de séances est variable selon le degré d’atteinte.
En savoir plus sur le lieu et le suivi global de la rééducation orthoptique
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Cet article a été rédigé par Le comité éditorial et mis à jour le 16/11/2012.
Marion V
Elisabeth G
Anne-Laure P
Aurélie C